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Le principe
La réciprocité
Les unités locales
La valeur des unités locales
Aspects juridiques
Particularités du SEL
Fonctionnement d'un SEL
Relations entre les SEL





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Le principe d'un Système d'Échange Local (S.E.L.)

Des systèmes d'échanges locaux (SEL) naissent partout dans le monde : en Grande Bretagne, au Canada, aux Pays-Bas et... en France...Leur création part d'une constatation évidente : il n'y a pas forcément besoin d'argent pour échanger.


Son origine...

Les premières forme de SEL sont apparues en Europe dans les années 30.
Le premier SEL sur le continent américain (LETS en anglais, pour Local Exchange Trading System) a été fondé en 1983 à Vancouver (Canada). Michael Linton, écossais, qui vivait sur l'île de Vancouver, voulait ainsi aider les habitants de cette région touchée par le chômage. Il a donc proposé de créer un système basé sur le troc, dans une grande communauté, à l'aide d'une monnaie locale, le green dollar.
L'expérience fut plutôt positive, malgré les réticences de certains éléments clés de la région. Elle a duré cinq ans, avant de s'arrêter, suite à des problèmes internes de bureaucratie trop lourde et manquant de transparence, qui ont provoqué une perte de confiance des adhérents. Une vingtaine de systèmes semblables avaient cependant été lancés un peu partout en Amérique du Nord entre temps.
Le tout premier système d'échanges en France est né au Mans en 1990 sous l'impulsion d'un entrepreneur privé, Franck Fouqueray, et de son entreprise (Trader France). Son système était baptisé "Troc Temps" et gérait les échanges de services entre les 500 adhérents grâce au minitel voir l'article.
Le premier SEL "moderne" de France a été créé à Mirepoix (Ariège) sur le modèle des LETS britanniques en octobre 1994.. Dix ans après, il y avait près de 380 SEL dans 96 départements, et plus de 600 actuellement. Ils sont de taille plus ou moins modeste (de 2 à quelques centaines de membres) suivant les régions, et permettent à plus de 20 000 personnes de procéder à des échanges.
On en trouve aussi en Australie, au Japon, en Amérique latine...
Les premiers SEL urbains ont ensuite démarré un an plus tard, à Lyon dans le quartier de la Croix-Rousse (en décembre 1995) avant d'essaimer , dans les autres quartiers; puis en région parisienne (Saint-Quentin-en-Yvelines) et à Paris (mai 1996).

Pour plus d'informations voir : globenet et ekopedia
ou un peu plus loin sur la page Autres sites internet sur les S.E.L.


Le principe

C'est à la fois un système non-marchand de partage et SURTOUT un groupe de personnes de taille éminemment variable (de 30 à 600 adhérents voire plus, et même moins) où chacun met certains biens, connaissances ou savoir-faire au service des autres.
Afin que les échanges dépassent le simple troc de ces services, biens et savoirs, le groupe définit une unité locale qui régit les échanges (peu importe le nom du moment où il vous plaît : grains de sels? cailloux? pistaches? rizes? ou scoubidous!), et permet la réciprocité.

La réciprocité

Le SEL n'est pas un système de troc.

Le troc est limité car il faut que les deux personnes aient au même moment des biens ou services de même valeur à s'échanger. C'est très contraignant.
Au contraire, dans le SEL, la réciprocité se fait, non pas avec la personne qui nous a donné, mais avec tout le groupe. Si quelqu'un m'offre un service, je lui donne des unités locales en retour, il en fera ce qu'il voudra bien en faire. Je ne cherche pas à tout prix à lui offrir moi-même un service de même valeur, ce serait restreindre sa liberté de choix.

Les unités locales

Les unités locales permettent à chacun de savoir s'il a plus "donné" ou "reçu". Pour cela, chaque adhérent a un compte en unités, compte qui démarre en principe à zéro. En principe car les nouveaux arrivants, non encore initiés, peuvent quelquefois appréhender de voir leur compte passer rapidement dans le rouge, aussi certains SEL offrent quelques unités (de 100 à 300 voire plus) en cadeau de bienvenue. Ce compte est crédité chaque fois que l'on offre, et débité chaque fois que l'on reçoit. Il devrait donc y avoir environ une moitié d'adhérents avec un compte négatif, et l'autre moitié avec un compte positif, et logiquement la somme de tous les comptes devrait être nulle. Dans un SEL, il n'y a aucun inconvénient à être débiteur. Les comptes négatifs sont même indispensables au bon fonctionnement du système.
Pour éviter que l'on ne fasse que donner ou que recevoir, les comptes doivent rester dans une limite fixée à ± 2 000 unités. Cette fourchette assez large permet de "temporiser" avec la réciprocité : recevoir beaucoup pendant une période où l'on aurait un besoin particulier, et donner beaucoup lorsque l'on a plus de disponibilités.

La valeur des unités locales

L'unité locale est avant tout basée sur le temps : elle correspond à une minute de travail.
L'échelle des valeurs est donc totalement différente de celle du système marchand, elle rejoint la dimension humaine de la relation établie lors de l'échange. Le but est donc de ne plus raisonner en Euros, mais en minutes de travail. Une heure de ménage aura ainsi la même valeur qu'une heure d'informatique.
Toutes les compétences au sein du SEL sont mises sur un pied d'égalité.
Ce principe est bien sûr à adapter selon les circonstances :
- Certains échanges ne mobilisent pas à 100 % la personne qui offre (ex : garde d'animaux, mise à disposition de matériel, etc). Dans ce cas il semble logique que le "taux horaire" soit sensiblement minoré.
- Certains échanges nécessitent un temps de préparation. Le montant de l'échange devra tenir compte de ce temps supplémentaire.
Les objets seront eux aussi évalués en unités, c'est à dire échangés contre des minutes de travail...
Bien entendu, il entre une importante part d'arbitraire dans l'évaluation d'un objet en unités. Mais la valeur exacte des objets (si tant est qu'elle existe!...) n'a pas tellement d'importance au regard de la satisfaction des SEListes, et encore moins pour le fonctionnement du SEL.

L'association tient à jour les comptes en unités de chacun.
Après un échange, les deux adhérents concernés mettent à jour leur compte personnel sur le site d'échange du SEL de Lyon Rive-Gauche. Néanmoins pour ne pas faire d'erreur, ils ont renseigné leurs feuilles d'échanges, qui "matérialise" la transaction; et sert d'aide mémoire pour la saisie sur le site d'échanges. Pour les non internautes le cas est prévu et fonctionne bien.
Le montant du compte d'un adhérent est indiqué dans le catalogue, donc est connu de tous les autres adhérents. Ce principe de transparence permet d'éviter toute dérive et de favoriser la réciprocité. Par exemple, on n'effectuera pas un échange qui ferait sortir l'un des adhérents de la fourchette des ± 2 000 pistaches. On peut éventuellement (quand on a le choix, et si on en a envie!..) privilégier des échanges qui diminuent les écarts entre les comptes.


Aspects juridiques

Les échanges du SEL rentrent dans le cadre de l'entraide de voisinage, qui est tout à fait légale.
Des échanges répétitifs et pratiqués dans des conditions proches de celles du marché seraient soumis aux règles et législation sur le commerce. Par exemple, un garagiste qui fait une vidange en dehors de son travail (dans le SEL, ou pour un ami...) est tenu de le déclarer auprès des autorités fiscales.
Des adhérents du SEL pyrénéen (le premier SEL en France) qui réparaient une toiture furent attaqués en justice par un syndicat d'artisans.
Ils ont d'abord été condamnés à 2 000 F d'amende avec sursis, puis relaxés en appel.
Mis à part cet incident, les SEL n'ont pas eu réellement de problème avec l'état. Sur un an, dans notre SEL, on a compté un nombre moyen d'environ 300 pistaches par adhérents, soit 5 h de travail. Il n'y a pas là de quoi inquiéter les autorités fiscales!
Les échanges sont sous la responsabilité civile des participants, et non sous la responsabilité de l'association.


Les particularités du SEL

- Proximité des adhérents - Élaboration d'une charte reconnue et signée par les adhérents - Gestion participative : transparence des comptes, réunions périodiques pour résoudre les éventuels conflits et proposer des améliorations du système.


Comment fonctionne un SEL?

la principale activité du SEL étant l'échange, voici une brève description de cette mystérieuse activité :
les propositions stables (offres et demandes) sont regroupées dans le catalogue du SEL (papier...internet...), chaque SEListe accède donc à l'ensemble des propositions quand il en a besoin (ou envie).
Et dès qu'il a trouvé la proposition correspondant à ses espoirs, il contacte directement le SEListe concerné par le moyen adéquat (téléphone, courriel, SMS....).
Une fois le contact établi, tous deux s'accordent sur les modalités de l'échange. Notamment, sur la valeur en unités de l'échange du bien ou du service en question, le lieu de l'échange...
Pour les urgences, les imprévus, il existe une voie rapide (un SEL gofast en quelque sorte) : les listes de diffusion du SEL (ou mailing-list en jargon anglo-insternet).
Ces catalogues et annonces sont également transférables aux SEL amis pour étendre les possibilités de satisfaire les offres et demandes des SEListes.

Nos adhérents peuvent alors réaliser leur échange. Celui-ci terminé, ils indiquent sur leur bon d'échange (feuilles de richesse, ou autre support) leurs noms, le service ou bien échangé, et bien entendu le nombre d'unité convenu.

Traditionnellement tous les bons d'échanges sont envoyés au groupe d'animation, qui tient à jour les "comptes" en unité locale. Le montant de chaque adhérent, publié dans le catalogue, est donc connu de tous. Tous les comptes démarrent à zéro. Donc, dès le début des échanges, une partie des adhérents sera débitrice, et l'autre créditrice. (ceci ne générant ni agios, ni intérêt!) Chacun doit accepter d'être tantôt l'un, tantôt l'autre. Pour la bonne marche de ce système, chaque SEL définit un plafond à ne pas dépasser en crédit ou en débit.

Pour les SEL disposant d'un site d'échange sur internet : chaque SEListe concerné saisit ensuite les données figurant sur son document (bon ou aide-mémoire), et l'appariement correcte valide l'échange.

Le catalogue n'est pas le seul moyen d'organiser des échanges. Les SEL organisent des foires d'échanges (ou goûters), où tout le monde apporte ses trucs à échanger. Ces rencontres donnent au SEL une convivialité indispensable à son bon fonctionnement.
Une fois par an chaque SEL de la région lyonnaise invite les SEL voisins à un interSEL (voir le paragraphe suivant).
C'est également pour préserver cette convivialité que la taille d'un SEL dépasse rarement 300 ou 400 adhérents.


Relations entre les différents SEL

Les échanges interSEL

  Les adhérents de deux SEL différents peuvent-ils échanger entre eux? Tous les SEL n'apportent pas la même réponse à cette question.
Dans certains SEL, ce sont les adhérents eux-mêmes qui tiennent leur compte (chacun inscrit ses échanges sur une "feuille de richesses"). Dans ce cas l'échange interSEL ne pose aucun problème technique.
Dans d'autres SEL, la comptabilité des échanges est centralisée (comme dans le SEL de Lyon Rive-Gauche), pour offrir plus de transparence et limiter les risques d'abus. Une transaction interSEL sera alors enregistrée dans les deux SEL, avec une unité d'échange en général différentes. Si l'on veut rester rigoureux et vigilant, il faudra vérifier que l'autre personne appartient bien à un SEL. Pour les SEL ayant ce mode de gestion, les échanges interSEL demanderont donc un surplus de travail.

Sur l'agglomération lyonnaise, nous avons réussi à mettre en place une organisation permettant d'échanger entre plusieurs SEL, avec un seliste de l'un des autres SEL que le nôtre, grâce aux bons d'échanges interSEL - à voir ici, et télécharger ici.
Les SEL de la région lyonnaise se rencontrent régulièrement pour faire des BLÉ (Bourse Locale d'Échange) interSEL, et des petits repas ensemble. Ces interSEL permettent d'échanger sur nos expériences, et de concrétiser des projets. Ainsi, nous participons tous les ans au salon Primevère (salon de l'écologie et des alternatives).
Il est bien-sûr possible d'adhérer à plusieurs SEL à la fois.


Les SEL en France

En France, il existe actuellement plus de 620 SEL. Il n'y a pas de "fédération" des SEL, nous sommes tous indépendants.
Il existe néanmoins des associations à vocation nationale :

- le collectif des SEL : (Le site du collectif) a pour but de promouvoir la solidarité entre les SEL ou Systèmes d'échanges locaux et de permettre à chacun de contribuer à enrichir son espace, développé sous forme de wiki.

- SEL'idaire, son rôle se limite à la circulation de l'information sur les SEL. Elle se compose de plusieurs commissions qui contiennent chacune des membres de plusieurs SEL de France. Elle anime également un site internet (site selidaire), où l'on trouve des infos, des forums et des débats.
voir un peu plus loin sur la page "Autres sites internet sur les S.E.L."

La route des SEL

Voir ici sur la page "Autres sites internet sur les S.E.L."

La route des stages

Voir ici sur la page "Autres sites internet sur les S.E.L."